"L'adolescent et l'Enfant", G.Yatridès,1963, huile sur toile 100 x 81 cm.

nous sommes sur une plaque minérale, nous sommes sur une étendue, sur un désert, sur un monde étrange, pourtant quelques stèles s'élèvent, quelques hauteurs, des remparts, des piliers que la main de l'adolescent semble maintenir, tout ce monde tourne autour de cette main magnétique et puissante, tout tient de par lui, il regarde, concentré, les yeux blancs, une aura blanche, il est étranger, comme l'environnement qu'il maîtrise, tout nous est étranger. l'enfant observe avec attention la force de l'aîné, il est accaparé par cette matérialisation de l'esprit, de la force dégagée, le mental agissant sur les lois physiques, ce monde est décidément étrange, la feuille luminescente se courbe, elle suit la forme de la main du maître, et même le petit rocher est en suspension perdu dans l'horizon. ici tout n'est qu'intuition, ici la lumière sort de l'être, le bleu est profond, immense...l'enfant est assis sur un escalier, trois marches, trois degrés, il doit encore apprendre beaucoup, il doit devenir l'être intuitif, à moins que le temps ne soit déformé, oui peut-être bien que cet enfant et l'adolescent ne font qu'un, que nous voyons sur cette toile un maître du temps, un grand horloger, ce serait donc l'histoire de ce petit être absorbé par la lumière, par l'intense figure éclairant le bleu, ce serait donc le passé réanimé, l'explication de la grâce de ce maître du temps et de l'espace, on sent que toute chose est sous son absolu contrôle, de lui émane une source. l'enfant est sur la dernière marche, la plus haute, il est là, au sommet de la connaissance. le temps se fige, l'enfant est devenu adolescent, l'enfant et le maître sont hors du temps.